vendredi 16 octobre 2009

La valeur n'attend pas le nombre des années

Actuellement, la polémique fait rage à propos de la nomination prochaine (pure formalité, les élus de la majorité l'ayant déjà désigné) de Jean S. à la Présidence de l'Epad , l'Etablissement Public pour l'Aménagement de la Défense (seul Platini sur Canal hier ne savait pas encore ce que c'était). Pour ceux qui comme le patron de l'UEFA habitent en Suisse et ne suivent pas l'actualité (mon oeil !), l'instance qui gère ce quartier d'affaires à la périphérie de Paris pèse un milliard d'euros. J'avais écrit ailleurs que ce jeune homme était du genre pressé et par sa fougue pouvait mettre son président de père dans l'embarras. Je ne reviendrai pas sur tout ce qui a été dit à propos des soupçons de népotisme. Juste un téléscopage de titres entendu ce matin dans les infos en bref sur Inter : le fils Bongo vient d'être élu à la place de son père tué accidentellement en juin, à la tête du Gabon. Plus tard, toujours sur Inter, quelqu'un fait remarquer que nombreux sont les pères qui font rentrer leur fils dans leur boîte ou les désignent comme successeur, pas faux. C'est un réflexe humain de vouloir préserver sa progéniture et les temps sont durs... Je ne reviendrai pas non plus sur l'intervention du Chef de l'Etat et de son embarras (il a eu un toussotement) quand il a présenté sa réforme des lycées et dit qu'il ne devait plus suffire d'être bien né (sic) pour réussir. Quelque chose cependant que personne n'a noté m'a sauté aux yeux, c'est que non seulement Jean S. a pour seul viatique un Bac + 1 1/2 ce qui, s'il n'était pas fils de, lui permettrait tout juste de prétendre à un stage chez Domino's Pizza (géniale formule que j'ai piquée ici) mais qu'il est à un âge (23 ans) où normalement, on a déjà un niveau Bac + 5. Car c'est à 18 ans qu'on est censé être en terminale, non ?

jeudi 18 juin 2009

Passe ton bac d'abord

Elle est passée en coup de vent, ma future (j'espère) bachelière de l'an 9, entre quatre heures de philo coeff. 7 et deux heures de littérature coeff. 4, et je l'ai trouvée étonnamment sereine. Comme on connaît mal ses enfants ! Je pensais qu'elle aurait pris comme sujet "L'objectivité de l'histoire suppose-t-elle l'impartialité de l'historien ?" alors qu'elle a choisi "Le langage trahit-il la pensée ?". Deux sujets que les premiers profs de philo interviewés ce matin dans le reportage-marronnier de la saison, trouvaient particulièrement ardus. Avec une parfaite candeur, elle m'a annoncé : "Ou j'ai 12 ou je suis hors sujet et j'ai 5." Elle m'a lu sa problématique qui selon moi l'était peut-être, hors sujet, mais je me suis bien gardée de le lui dire (aujourd'hui, mon langage ne trahira pas ma pensée...). Elle a cité Victor Hugo (Le dernier jour d'un condamné), Voltaire (Candide), Descartes (cogito ergo, etc.) et, inévitablement, Pascal. Elle a parlé du Pape et de son discours sur le préservatif (à Ste Ge., elle prend des risques...) et de la journaliste russe assassinée dont elle ne se souvenait plus du nom (personnellement, je me serais risquée à l'écorcher et l'écris ici pour mémoire : Anna Politovskaia). Alea jacta est, de toute façon. Au programme de l'épreuve littéraire de cet après-midi : Le Guépard, Roméo et Juliette, Les Liaisons Dangereuses ou Les Pensées de Pascal. Encore lui.

mercredi 3 juin 2009

Les risques du métier

Pendant quelques années, j'ai été attachée de presse de compagnies aériennes. Ma hantise était de devoir affronter le pire, c'est-à-dire un crash. Aujourd'hui, j'ai une pensée pour les personnes du service de presse d'Air France avec qui j'ai eu l'occasion de travailler. Je sais, cela peut paraître étonnant, ma compassion devrait plutôt être tournée vers les victimes et leurs familles. Mais je pense aussi à ceux et celles dont c'est le triste devoir d'annoncer, de soutenir, tout en essayant de préserver l'image de la compagnie. Déjà, dans les journaux du soir, un début de polémique. Une famille du côté de Bordeaux n'aurait pas été prévenue. Personnellement, connaissant le sérieux d'Air France en matière de communication de crise, j'ai du mal à y croire. Mais on peut toujours compter sur les journalistes pour débusquer un début de commencement de polémique et l'alimenter...

vendredi 22 mai 2009

Les cabanes*


Hé les mecs, vous vous souvenez des cabanes ? Construites de bric et de broc dans le plus grand secret, au fond d’une cour ou d’un bois, avec des bouts de ficelle, des troncs et des branches d’arbres, des feuilles, des planches piquées dans les garages des papas et de morceaux de tissus piqués dans les placards des mamans. C’était notre refuge du monde des adultes : nous y étions seuls, libres et rien ne pouvait nous y arriver. Nous y échangions des secrets, en cas extrême scellés par un pacte de sang, parlions de nos peines, de nos joies, de nos désirs, l’on pouvait y faire des bêtises et surtout en dire sans que personne n’y trouve à redire. Les plus grandes amitiés y sont nées, elles ont aussi donné lieu aux plus belles trahisons.
Et puis surtout on était entre mecs. Règle tacite et immémoriale : pas de fille dans les cabanes. Pourtant quelle fierté quand, sans le dire aux copains, nous soulevions le dessus de lit qui servait de porte et qu’on y laissait pénétrer une amoureuse ! On ne voulait pas voir la déception dans ses yeux, trop impatient d’avoir notre part du pacte...
Ben, nous les mecs, nous avons besoin tout au long de notre vie de cabanes, et les plus malignes (dont bien sûr fait partie Ppn) comprennent vite l’intérêt qu’elles ont à nous les laisser.
C’est chouette, j’ai MA Cabane !
* Merci à Vanessa pour avoir si finement identifié le concept !

vendredi 8 mai 2009

Avantage : Bree

Finalement, j'ai opté pour l'option cuisine. Cuisine où j'ai passé toute ma journée d'hier si j'excepte une heure de bronzette sur la terrasse. Je le note pour la postérité : le jeudi 7 mai 2009 à Rennes, il faisait plus de 20°. Si vous ne croyez pas au réchauffement de la planète, venez voir vous-même. Dans dix ans, la Côte d'Azur aura les pieds dans l'eau et c'est ici que les campeurs et les retraités afflueront, si, si. Mais, je m'égare.
Donc hier, j'ai préparé :
- un tsaziki,
- un poulet basquaise,
- un cake aux poivrons, féta et olives noires,
- un soufflé au saumon,
- une tarte à la rhubarbe.
Le cake (délicieux, je vous le recommande), c'est une recette de Cyril Lignac, le petit brun surdoué de la télécuisine. Ne me demandez pas quelle chaîne, je l'ai découvert grâce au Vie Pratique Gourmand que je trouve à la caisse de mon supermarché. Aufeminin.com n'est pas mal non plus. Il y a une entrée "dans mon frigo" pratique pour les ménagères en panne. Vous tapez vos ingrédients, et avec un peu de chance, vous trouvez la recette à laquelle vous n'aviez pas pensé.
Franchement, on se demande comment faisaient nos mères. Ah si, elles avaient ... Ginette !

mardi 5 mai 2009

Tempus fugit omnibus

Oui, irrémédiablement, pour nous tous le temps passe, et les retrouvailles familiales ou les rassemblements de vieux copains sont autant d'occasions pour nous le rappeler, parfois un peu cruellement, Quelques poils en moins, quelques kilos en plus, quelques rides ajoutées, plus d'enfants tout autour, voire quelques adolescents qui savent tout, une certaine expérience pour vider les canons et maîtriser ses humeurs, enfin vous connaissez tous cela. Si l'on s'accorde tous pour constater que le contenant change avec le temps, il est toujours surprenant de s'apercevoir dans ces occasions que le contenu ne change que très exceptionnellement. Les traits de caractères restent les mêmes, les défauts sont toujours là et au travers de telles ou telles phrases on le retrouve l'indécrottable content de lui, l'éternel moi-je egomorphique, l'incontournable sûr de tout, la toujours parfaite première de la classe, l'impérissable fayot qui shootait dans vos billes et ainsi de suite.
Tels ils étaient, tels ils sont, tels ils seront, échappant – de ce côté du moins – à l'usure du temps.
Qu'en conclure ? Que l'homme est l'inverse d'une bouteille: le flacon change mais le vin reste le même. Malheureusement il ne s'améliore que rarement. Seuls quelques êtres rares ont le privilège d'être des Pommard premier cru 2005. Et là, qu'importe le flacon ...

lundi 4 mai 2009

Desperate unemployee

Voilà, c'est mon premier jour de chômeuse. Des jours à meubler, des heures à partager avec moi-même, du temps dont déjà, je voudrais tirer le maximum. Premier jour, comment l'occuper ? Façon Bree Van de Kamp, je me lance dans un grand nettoyage de printemps, je me plonge dans les livres de cuisine et je planifie un mois de petits plats équilibrés matin et soir pour les miens. Façon Gabrielle Solis, je claque ma prime de licenciement en fringues d'été (je rassure mon banquier et mon mari, avec ce que j'ai touché, je ne vais pas aller bien loin...). Façon Lynette Scavo, je fais le siège de Pôle Emploi, je me jette sur Ouest Job, je réactive mes réseaux et j'achète un Palm. Façon Susan Mayer, je fabrique des crêpes, je les mets dans mon panier en osier, j'y ajoute les croquettes de feu mon Toutou et je vais les distribuer aux SDF du square derrière chez moi. Vraiment, je me tâte...

dimanche 26 avril 2009

Les incontournables

Leurs terrasses de cafés sont prises d'assaut aux premiers beaux jours. Rendez-vous des amoureux. De groupes de copains partageant café et convivialité. Lecteurs solitaires du Monde ou de Libé. Fumeurs décomplexés tirant avidement sur leur cigarette. Petits enfants essayant maladroitement de garder leur paille dans l'axe de leurs petites bouches. Serveurs empressés ou ... peu pressés. Épaules et bras dénudés. Nez chaussés d'inévitables lunettes noires. Visages tournés dans la même direction.
Il en existe dans chaque ville. Leur nom seul est un signe de ralliement. Adorateurs du Dieu Soleil, ils vous aimantent. Boulevard Saint-Germain, Rue des Abbesses à Paris, Place de la Comédie à Montpellier, Allées de Tourny à Bordeaux, Place du Capitole à Toulouse, Quai Duperré à La Rochelle, Place Graslin à Nantes, Place Sainte-Anne à Rennes, Place Plumereau à Tours, où nous étions hier à midi et qui m'a inspiré ce billet... Et chez vous ?

mercredi 22 avril 2009

Ce film, il est trop bien !

Comme le disait René Huygues dans "les puissances de l’image", l’art c’est d’abord un choc. Mais notre qualité d’animal pensant fait que l’on ne peut s’arrêter à ce choc primaire et que, afin d’avancer sur notre route, il est nécessaire de comprendre ce choc, de l’analyser et le cas échéant, de l’exprimer.
Dialogue souvent entendu :
- J’ai vu ce film, il est vraiment trop bien !
- Ah oui, et pourquoi ?
- Parce que tu vois, c’est trop bien.
- Oui, mais encore ?
- Ben tu vois, y’a x (remplacer x par le nom de n’importe quel bellâtre Hollywoodien ou même français), il est trop !
Là, immanquablement, je pense à mon regretté Oratio (labrador de son état), qui levant la truffe de la gamelle que je venais de lui donner, l’oreille relevée, la queue frétillante me disant de son œil reconnaissant "P’tain, c’est trop bon !"
Certes, il s’agissait là plus de nourritures terrestres que d’art mais la capacité d’analyse n’était pas loin d’être la même.

samedi 18 avril 2009

Bribes de vie

J'aime attraper au vol des bouts de conversation, j'en fais collection. A la terrasse d'un café, au restaurant, dans la rue, dans le bus, dans le train, j'aime capter ces petits bouts de vie autour de moi, moments éphémères brièvement partagés. Morceaux choisis :
- "Ça me fait penser au père de Jocelyn, ... ça me fait penser au père de Jocelyn, ... ça me fait penser au père de mon fils..." (songeuse)
- "Elle m'a dit qu'elle n'avait pas l'intention de passer ses vacances avec moi." (dépité)
- "Après ce qu'il t'a fait le week-end dernier, tu dois le larguer." (péremptoire)
- "J'ai joué, j'ai perdu. De toute façon, ça ne dure jamais !" (théâtral)
- "Les mecs comme ça, ils cherchent les gentilles filles !" (sentencieuse)
- "Je galère grave, je trouve pas le maillot. Ou y a pas le maillot, ou y a pas la taille." (énervé, limite vénère)
- "On peut me joindre demain avant midi. Après, c'est fini." (visionnaire ?)

mercredi 15 avril 2009

Des gens bien ordinaires

Nous tous avons une vie bien ordinaire qui ne laissera ni œuvre ni destin.
D’autres, à l’opposé, ont laissé ou laisseront une vie et une œuvre admirables qui d’ailleurs souvent se confondent : Mère Teresa (c’est comme la Danette, on se lève tous pour), Emile Zola, Galilée …
D’autres encore laissent une œuvre mais n’ont qu’une piètre vie. Céline bien sûr, boule de haines et de rancœurs mais écrivain génial, Hergé l’inventeur de Tintin reporter sans peur et sans reproche, n’était pas lui sans peur ni reproche, Gauguin peintre magnifique aimait quand même beaucoup les petites filles des îles…
Enfin les derniers, ceux qui ne laissent ni vie ni œuvre. En dehors des grands classiques de l’histoire – on pense à Staline ou Hitler, voués indiscutablement au mal, il y a ceux plus pernicieux, qui ne font pas le Mal avec un grand M, mais dont on parle beaucoup, qui n’apportent pas grand chose à l’espèce humaine et dont ni la vie ni l’œuvre ne mérite que l’on s’y arrête. J’en vois deux comme ça ces temps-ci : Benoît XVI et Sarko. Mais je m’en fous, je n’ai voté ni pour l’un ni pour l’autre.

lundi 13 avril 2009

Omnia vanitas

Aujourd'hui, nous étions à Bécherel, charmant village de 650 âmes situé entre Rennes et Dinan et auto-proclamé "Cité du Livre". Il n'est pas le seul en France à revendiquer ce titre mais le plus ancien et, cette année, c'était les 20 ans de la Fête du Livre qui a lieu traditionnellement le week-end pascal. De nombreux promeneurs s'y étaient donné rendez-vous d'autant qu'il faisait beau et que le spectacle était dans la rue. Autour de la quinzaine de bouquinistes "sédentaires", une quarantaine d'exposants essayaient d'écouler leurs stocks. Des dizaines de milliers de livres. Et là, tournant les pages de l'un d'eux, j'ai pensé à la gloire souvent éphémère d'un auteur. Car enfin, combien sont-ils à être lus à la sortie de leur bouquin ? On imagine l'angoisse de la page blanche, puis la joie d'être publié, le cocktail donné à l'occasion de la sortie du livre, les fastidueuses séances de signatures, les journées interminables pendant les salons, les éventuelles interviews dans la presse pour les plus chanceux, et au final, pour quel résultat ? Pour qu'un an, deux ans, dix ans après, leur bouquin à la jaquette défraîchie se retrouve vendu à deux balles du bou' chez un bouquiniste ou pire, passé au pilon faute d'avoir trouvé son lecteur. Sic transit gloria mundi...

dimanche 12 avril 2009

Gribouillages digitaux

Nous passons un tiers de notre vie à dormir, un autre au boulot, et le troisième à nous occuper de nos affaires. Dans l’un de ces tiers, nous sommes devant une machine à tapoter sur un clavier pour aider notre entreprise à maximiser ses profits. Dans un autre nous sommes aussi souvent devant une machine à vérifier que notre réseau social est bien vivant. Seul le troisième tiers ne connaît pas la machine. Pour résumer nous passons donc à peu près la moitié de notre vie sur une machine.
Sur l’exemple de Ppn et avec son aide, j’ai décidé moi aussi de me lancer et d’assumer jusqu’au bout cette addiction digitale. Après un demi-siècle de gribouillages sur des bouts de papier, des petits carnets, des cahiers (si, j’ai eu un journal intime) et autres supports papier, je vais gribouiller sur le net. Cela ne me rendra pas plus malin, ne me donnera pas plus de notoriété, mais disons que ça fait moderne !