dimanche 26 avril 2009

Les incontournables

Leurs terrasses de cafés sont prises d'assaut aux premiers beaux jours. Rendez-vous des amoureux. De groupes de copains partageant café et convivialité. Lecteurs solitaires du Monde ou de Libé. Fumeurs décomplexés tirant avidement sur leur cigarette. Petits enfants essayant maladroitement de garder leur paille dans l'axe de leurs petites bouches. Serveurs empressés ou ... peu pressés. Épaules et bras dénudés. Nez chaussés d'inévitables lunettes noires. Visages tournés dans la même direction.
Il en existe dans chaque ville. Leur nom seul est un signe de ralliement. Adorateurs du Dieu Soleil, ils vous aimantent. Boulevard Saint-Germain, Rue des Abbesses à Paris, Place de la Comédie à Montpellier, Allées de Tourny à Bordeaux, Place du Capitole à Toulouse, Quai Duperré à La Rochelle, Place Graslin à Nantes, Place Sainte-Anne à Rennes, Place Plumereau à Tours, où nous étions hier à midi et qui m'a inspiré ce billet... Et chez vous ?

mercredi 22 avril 2009

Ce film, il est trop bien !

Comme le disait René Huygues dans "les puissances de l’image", l’art c’est d’abord un choc. Mais notre qualité d’animal pensant fait que l’on ne peut s’arrêter à ce choc primaire et que, afin d’avancer sur notre route, il est nécessaire de comprendre ce choc, de l’analyser et le cas échéant, de l’exprimer.
Dialogue souvent entendu :
- J’ai vu ce film, il est vraiment trop bien !
- Ah oui, et pourquoi ?
- Parce que tu vois, c’est trop bien.
- Oui, mais encore ?
- Ben tu vois, y’a x (remplacer x par le nom de n’importe quel bellâtre Hollywoodien ou même français), il est trop !
Là, immanquablement, je pense à mon regretté Oratio (labrador de son état), qui levant la truffe de la gamelle que je venais de lui donner, l’oreille relevée, la queue frétillante me disant de son œil reconnaissant "P’tain, c’est trop bon !"
Certes, il s’agissait là plus de nourritures terrestres que d’art mais la capacité d’analyse n’était pas loin d’être la même.

samedi 18 avril 2009

Bribes de vie

J'aime attraper au vol des bouts de conversation, j'en fais collection. A la terrasse d'un café, au restaurant, dans la rue, dans le bus, dans le train, j'aime capter ces petits bouts de vie autour de moi, moments éphémères brièvement partagés. Morceaux choisis :
- "Ça me fait penser au père de Jocelyn, ... ça me fait penser au père de Jocelyn, ... ça me fait penser au père de mon fils..." (songeuse)
- "Elle m'a dit qu'elle n'avait pas l'intention de passer ses vacances avec moi." (dépité)
- "Après ce qu'il t'a fait le week-end dernier, tu dois le larguer." (péremptoire)
- "J'ai joué, j'ai perdu. De toute façon, ça ne dure jamais !" (théâtral)
- "Les mecs comme ça, ils cherchent les gentilles filles !" (sentencieuse)
- "Je galère grave, je trouve pas le maillot. Ou y a pas le maillot, ou y a pas la taille." (énervé, limite vénère)
- "On peut me joindre demain avant midi. Après, c'est fini." (visionnaire ?)

mercredi 15 avril 2009

Des gens bien ordinaires

Nous tous avons une vie bien ordinaire qui ne laissera ni œuvre ni destin.
D’autres, à l’opposé, ont laissé ou laisseront une vie et une œuvre admirables qui d’ailleurs souvent se confondent : Mère Teresa (c’est comme la Danette, on se lève tous pour), Emile Zola, Galilée …
D’autres encore laissent une œuvre mais n’ont qu’une piètre vie. Céline bien sûr, boule de haines et de rancœurs mais écrivain génial, Hergé l’inventeur de Tintin reporter sans peur et sans reproche, n’était pas lui sans peur ni reproche, Gauguin peintre magnifique aimait quand même beaucoup les petites filles des îles…
Enfin les derniers, ceux qui ne laissent ni vie ni œuvre. En dehors des grands classiques de l’histoire – on pense à Staline ou Hitler, voués indiscutablement au mal, il y a ceux plus pernicieux, qui ne font pas le Mal avec un grand M, mais dont on parle beaucoup, qui n’apportent pas grand chose à l’espèce humaine et dont ni la vie ni l’œuvre ne mérite que l’on s’y arrête. J’en vois deux comme ça ces temps-ci : Benoît XVI et Sarko. Mais je m’en fous, je n’ai voté ni pour l’un ni pour l’autre.

lundi 13 avril 2009

Omnia vanitas

Aujourd'hui, nous étions à Bécherel, charmant village de 650 âmes situé entre Rennes et Dinan et auto-proclamé "Cité du Livre". Il n'est pas le seul en France à revendiquer ce titre mais le plus ancien et, cette année, c'était les 20 ans de la Fête du Livre qui a lieu traditionnellement le week-end pascal. De nombreux promeneurs s'y étaient donné rendez-vous d'autant qu'il faisait beau et que le spectacle était dans la rue. Autour de la quinzaine de bouquinistes "sédentaires", une quarantaine d'exposants essayaient d'écouler leurs stocks. Des dizaines de milliers de livres. Et là, tournant les pages de l'un d'eux, j'ai pensé à la gloire souvent éphémère d'un auteur. Car enfin, combien sont-ils à être lus à la sortie de leur bouquin ? On imagine l'angoisse de la page blanche, puis la joie d'être publié, le cocktail donné à l'occasion de la sortie du livre, les fastidueuses séances de signatures, les journées interminables pendant les salons, les éventuelles interviews dans la presse pour les plus chanceux, et au final, pour quel résultat ? Pour qu'un an, deux ans, dix ans après, leur bouquin à la jaquette défraîchie se retrouve vendu à deux balles du bou' chez un bouquiniste ou pire, passé au pilon faute d'avoir trouvé son lecteur. Sic transit gloria mundi...

dimanche 12 avril 2009

Gribouillages digitaux

Nous passons un tiers de notre vie à dormir, un autre au boulot, et le troisième à nous occuper de nos affaires. Dans l’un de ces tiers, nous sommes devant une machine à tapoter sur un clavier pour aider notre entreprise à maximiser ses profits. Dans un autre nous sommes aussi souvent devant une machine à vérifier que notre réseau social est bien vivant. Seul le troisième tiers ne connaît pas la machine. Pour résumer nous passons donc à peu près la moitié de notre vie sur une machine.
Sur l’exemple de Ppn et avec son aide, j’ai décidé moi aussi de me lancer et d’assumer jusqu’au bout cette addiction digitale. Après un demi-siècle de gribouillages sur des bouts de papier, des petits carnets, des cahiers (si, j’ai eu un journal intime) et autres supports papier, je vais gribouiller sur le net. Cela ne me rendra pas plus malin, ne me donnera pas plus de notoriété, mais disons que ça fait moderne !